28 Jan. D’où vient l’expression « Passer du coq à l’âne » ?
À priori, la signification de cette expression se devine aisément lorsqu’elle est employée bien à propos. À part le fait d’appartenir au même règne animal, le coq et l’âne ont très peu de chose en commun. Ce constat est essentiel dans la compréhension de cette locution verbale que je vous invite à mieux découvrir.
Sens de l’expression « passer du coq à l’âne »
Même si cette expression idiomatique portait une autre acception par le passé, elle a un sens bien stable aujourd’hui. « Passer du coq à l’âne », c’est tenir des propos décousus, un discours qui vole d’un sujet à un autre, sans aucun ménagement, sans aucune transition. Ce qui perturbe la bonne intelligence du discours dans son ensemble. Cette explication est la seule qui vaille de nos jours pour cette locution, mais il n’en a pas toujours été ainsi.
Naissance et évolution de la locution
La première utilisation de l’expression remonte à la fin du Moyen-Âge, notamment au XIVe siècle. À cette époque, elle s’utilisait sous sa version tombée en désuétude depuis : « saillir du coq à l’âne ». En outre, elle avait un tout autre sens : aller à l’hors-sujet, en introduisant un autre sujet dans un dialogue pour éviter celui en débat. On employait l’expression « passer du coq à l’âne » singulièrement pour les enfants qui tentent de fuir la discussion sur leur mauvais comportement.
Le fait que ce soit les termes « coq » et « âne » qu’on retrouve dans l’expression s’explique par une confusion entre la forme de ces mots dans l’ancien français. C’est seulement au début du XIVe siècle que le mot « âne » a cessé d’être utilisé à la fois pour désigner la « cane », la femelle du canard, et l’âne. Mais cette explication de Claude Duneton dans La Puce à l’oreille n’est pas approuvée par tous les linguistes. Certains d’entre eux attribuent, à la suite de Ménage, l’invention de la locution à Clément Marot. Dans tous les cas, on dit indifféremment « passer du coq à l’âne » ou « sauter du coq à l’âne ».
Pour ce qui vous concerne, cela ne doit pas vous plaire d’entendre des propos où l’on passe du coq à l’âne, n’est-ce pas ?