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Née au XVe siècle, cette expression est d’un usage populaire. Mais elle a plus d’une signification à travers son évolution. Point sur ces différentes significations et son origine.
Sens de la locution
« Tourner autour du pot » a d’abord été utilisé pour caractériser le fait qu’une personne emploie des moyens indirects pour obtenir quelque chose auquel il n’a pas droit. Par la suite, l’expression a pris le sens d’hésiter, de recourir à des détours avant d’évoquer le sujet réel d’un propos.
Étymologie de « tourner autour du pot »
Imaginez une grosse casserole bien fumante sur un feu. L’odeur alléchante qui s’en émane, embaume l’espace, et retient toutes attentions. Celui qui serait tenté de subtiliser rapidement un des morceaux flottant au-dessus de la sauce appétissante commencerait par faire des mouvements de va-et-vient autour de la marmite. Son objectif, c’est de détourner les regards afin d’opérer incognito.
Et si son manège fonctionne, il se saisira du morceau quêté et s’en irait. La situation ainsi décrite est celle qui est l’origine de cette expression qui ne s’emploie aujourd’hui que comme une métaphore. On l’emploie le plus souvent dans un contexte où une personne évite d’aborder le vrai sujet d’un débat pendant un certain avant de l’aborder. Et les interlocuteurs ne manquent pas de rappeler le bavard en lui disant notamment : « arrêtez de tourner autour du pot ! »
Un exemple
Louis Aragon nous donne une illustration de l’expression dans son roman Les Beaux quartiers : « Richard parlait à mots couverts, mais avec la peur d’aborder le sujet de sa visite. Il mentait, il tournait autour du pot. »
Ce qui est sûr, on peut bien tourner autour du pot sans dire des contre-vérités, n’est-ce pas ?
En tout cas, cet événement heureux changera de façon spectaculaire la vie d’une personne qui veut améliorer ses finances. Mais comment cette expression est-elle entrée dans l’usage de notre belle langue ? Éclairage.
Signification de la locution
Cette expression signifie que l’on entre en possession d’une somme d’argent importante. Toucher le pactole, c’est devenir possesseur d’une grande richesse. On dira d’une personne qui a décroché l’Euro Millions qu’elle a touché au pactole. Mais comment est-on arrivé à utiliser ce mot qui sonne peu français comme synonyme de grosse fortune ?
Étymologie de l’expression « toucher le pactole »
L’origine de la locution verbale est liée à la vie du dernier roi de Lydie. Vous ne voyez pas qui c’est ? Vous le connaissez bien pourtant. Il régna entre 561 et 546 avant Jésus-Christ et on le cite comme l’homme le riche de son époque. Vous avez deviné ? C’est Crésus ! Sa richesse lui venait de l’exploitation de l’or que contenait en abondance un cours d’eau qui traverse son royaume. Et cette rivière s’appelait en grec Paktolos, substantif que l’on francisa en Pactole. Si vous touchez un pactole comme Crésus, c’est donc clair que vous êtes riche.
Une autre curiosité, c’est l’origine de l’or qui se trouve dans l’étendue d’eau. La légende que le roi Midas, pris en faveur par les dieux, obtint de ceux-ci la réalisation de son vœu le plus cher : tout ce qu’il touche se transforme en or. Bien vite, cette bénédiction se transforme en une tragédie : l’homme ne pouvait plus manger ni boire. Il dut alors prendre un bain de délivrance dans le Paktole qui recueillit le pouvoir délaissé. Voilà l’origine de la richesse de Crésus et par ricochet celle de notre expression.
Un exemple
Voici le chapeau d’un article publié en juin 2013 sur la version en ligne destinée au monde étudiant du journal Le Figaro : « Entre les offres des banques, ou des agences de voyages, les jeunes qui passent le bac peuvent profiter de nombreux avantages. Mais pour vraiment toucher le pactole, mieux vaut décrocher une mention et habiter dans une commune ou un département généreux. »
Le pactole désigne dans ce contexte les sommes d’argent généreusement offertes par certaines institutions aux élèves qui ont excellé au bac. Cela vous tenterait-il de repasser cet examen ?
Les contextes d’utilisation possibles de cette expression renvoient généralement à une notion de difficulté. Mais un os ne procure pas toujours du déplaisir à tout le règne animal, surtout pas aux chiens ! Examinons la locution de plus près.
Sens de l’expression
Lorsque l’on exécute une tâche a priori agréable, et que survient de façon imprévue une difficulté quelconque, on dit qu’on tombe sur un os. La locution verbale s’emploie pour indiquer que l’on rencontre une difficulté imprévue.
Étymologie de la locution « tomber sur un os »
Plusieurs explications ont été données sur l’origine de cette expression. La plus réaliste cependant reste celle avancée par Alain Rey et ses collaborateurs du Dictionnaire du français conventionnel . Selon ces savants linguistes, la locution nous vient du monde militaire. Dans les casernes, le service du repas se faisait démocratiquement avec un seul plongeon de la louche dans une grosse marmite. Cela donne la même chance à tous les soldats. Certains soldats bien vus par dame chance reçoivent un vrai morceau de viande dans leur ration.
D’autres, moins fortunés, devront se contenter d’un os légèrement pourvu de viande. Pour ceux-ci, la partie de plaisir gastronomique se transforme quelque peu en une demi-heure de souffrance consistant à grignoter un os ! Ce n’était donc pas une aventure heureuse que de tomber sur un os.
Un exemple
Il n’y a pas meilleur auteur qu’Albert Simonin pour illustrer la locution « tomber sur un os ». Voici en effet ce que le spécialiste du français argotique écrit dans une publication de 1957 : « Dans ce casse qu’était prétenduement du mille-feuilles, on tombait sur un os d’entrée. Le gardien nous flinguait à tout vu » (sic).
Souhaitons que vous n’ayez besoin d’employer cette expression pour votre propre compte de sitôt !
Cette expression qui est un synonyme parfait de « tenir au courant » possède une origine bien singulière. Envie de la découvrir ? Lisez ce billet.
Sens de la locution
Quand on vous demande de tenir quelqu’un au jus, cela signifie qu’il faut tenir cette personne informée de l’évolution d’un projet. Comme « tenir au courant », « tenir au jus » veut dire tenir informé. Mais pourquoi une telle proximité sémantique entre les deux expressions ?
Étymologie de l’expression « tenir au jus »
L’explication est bien simple, et c’est encore une fois l’argot qui est en cause ici. Le terme courant possède une polysémie étonnante. Il sert à désigner aussi bien un mouvement d’air que le courant électrique. Or, c’est cette dernière acception du terme qui a entraîné la confusion au niveau de « tenir au jus ». Dans le langage populaire, le courant électrique s’appelle aussi « jus ». C’est ainsi que certains, trouvant ce dernier cours, une seule syllabe, l’ont préféré à son synonyme. Et au lieu de dire « tiens-moi au courant », ils emploient « tiens-moi au jus ».
C’est donc une différence de registres qui oppose les deux expressions. La première locution est attestée depuis le siècle du classicisme alors que la seconde n’est apparue qu’au début du XXe siècle.
Une illustration
Si le terme de jus est un synonyme de courant électrique il y a un bon moment, il n’en est pas ainsi de la locution « tenir au jus ». Aussi n’a-t-elle pas encore fait l’objet d’un emploi abondant en littérature ! Remplacez, donc, courant par jus dans cette phrase extraite du plus célèbre roman de Gustave Flaubert : « Enfin, pour se tenir au courant, il prit un abonnement à la Ruche médicale , journal nouveau dont il avait reçu le prospectus. ».
De qui parlait le narrateur selon vous ?
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