Comment le diable, généralement imaginé sous des apparences terrifiantes, pourrait-il être coincé dans de petits détails ? Seule l’étude de cette expression aidera à percer le mystère. C’est ce que je vous propose.
Signification de cette expression
Cette locution invite à bien prendre en compte les détails d’une affaire importante. En effet, les petits points apparemment anodins peuvent ébranler toute la charpente construite autour d’un projet. Il est donc essentiel d’étudier comme il faut ces détails pour éviter de faire face à des désagréments par la suite.
Le diable est dans les détails : une origine philosophique ?
La première utilisation de l’expression serait en langue allemande. C’est, en effet, Friedrich Nietzche qui l’aurait employée la première fois pour indiquer qu’un élément d’importance secondaire mal géré peut compromettre l’aboutissement heureux d’un projet. Que les choses aillent mal, c’est bien ce à quoi travaille le personnage cité dans l’expression, du moins si l’on tient pour vraies les explications de la plupart des religions monothéistes.
Il suffit de se représenter les mentions signalées banalement en petits caractères en bas de page dans certains contrats. Il s’agit souvent de précisions qui en changent fondamentalement les clauses principales. Voilà ce qui justifie le bien-fondé des conseils donnés à une personne qui s’apprête à signer un contrat d’assurance par exemple. Si l’on néglige ces petites écritures, cela peut faire regretter la signature du document, on en serait malheureux, et c’est le diable qui s’en réjouirait. C’est pourquoi, il se positionne dans les détails pour piéger les honnêtes gens.
Un exemple d’emploi de la locution
Dans le document intitulé Entreprendre pour le développement publié en 2007 par l’OCDE, on lit : « Mais, comme souvent, le diable est dans les détails : les 3 pour cent restants représentent 330 lignes tarifaires, ce qui est potentiellement suffisant pour priver les PMA d’un accès véritable au marché. ».
À l’avenir, prenez garde au diable qui pourrait vous jouer un sale tour en se cachant dans les détails d’un document important !
Elle est bien singulière cette locution qui contient un verbe tout aussi singulier : chaut. Il faut se pencher sur l’expression pour la décrypter. Pour votre plaisir lexical.
Signification de « peu me chaut ! »
Cette expression signifie simplement : peu m’importe ! Ainsi, lorsque quelque chose ne vous intéresse pas outre mesure ou qu’une décision, quelle qu’elle soit, ne changera rien en vous, vous vous serez bien exprimé en disant « peu me chaut », parfait synonyme de « peu m’importe ». Mais qu’est-ce donc que ce verbe « chaut » ?
Étymologie de l’expression
Comme vous vous en rendez compte par son orthographe, le terme de « chaut » ne fait référence ni à chaleur ni à cette substance utilisée en peinture. On devrait plutôt écrire chaux ou chaud dans ce cas-ci et dans l’autre. En réalité, « chaut » est la seule forme rescapée d’un ancien verbe français emporté par l’ouragan du temps. Il s’agit précisément de la 3e personne au présent de l’indicatif du verbe « chaloir ». Celui-ci dérive lui-même du latin « calere » dont l’un des sens est « désirer ». Ce que vous désirez vous importe sûrement, n’est-ce pas ? Voilà pourquoi « peu me chaut ! » équivaut à « peu m’importe ! ».
Un exemple pour faciliter la compréhension
Voici un exemple d’emploi de cette expression sous la plume de Maurice Barrès dans son Voyage à Sparte. L’auteur adopte dans cet extrait un style volontairement archaïsant avec une utilisation singulière du pronom relatif « où ». Il écrit notamment : « Voilà des faits où je m’intéresse. Mais peu me chaut si l’on me montre la voie sacrée. »
Employez très prochainement cette expression, et voyez l’effet que cela produira autour de vous. Attention cependant, on pourrait vous traiter de pédant !
Si vous comprenez par là qu’aucun danger ne risque de troubler la quiétude de votre habitation, vous vous trompez. Découvrez dans ce billet la vraie signification de cette expression.
Le sens de la phrase « il y a péril en la demeure »
Le sens juste de cette expression est celle-ci : il urge d’agir (il y a péril en la demeure) ou rien ne presse, on peut toujours attendre (il n’y a pas péril en la demeure).
Étymologie du nom demeure dans l’expression
On peut utiliser la phrase aussi bien à la forme négative qu’à la forme affirmative. Que ce soit « il y a péril en la demeure » ou « il n’y a pas péril en la demeure », la même erreur accompagne souvent l’emploi de cette expression. C’est celle de prendre « demeure » pour synonyme d’habitation, de maison. La réalité sémantique de ce terme est tout autre.
En effet, l’expression a conservé un sens tombé en désuétude du nom demeure depuis le siècle de Louis XIV. Il s’agit du déverbal de « demeurer » qui signifie « rester ou attendre ». C’est d’ailleurs uniquement dans cette phrase que le nom « demeure » possède cette signification. Et il faut suivre l’Académie française qui définit la locution à la forme affirmative en ces termes : « Le moindre retard peut causer du préjudice ».
Un exemple d’emploi de l’expression.
Émile Augier, poète du XIXe siècle, auteur de Diane, fait une utilisation de l’expression, qui en facilite la compréhension :
« Je vois péril en la demeure – Et je vais sur-le-champ aviser nos amis – De fuir. »
Certes, le sens erroné de la locution tend à s’imposer dans l’usage, mais à l’avenir vous saurez l’employer correctement.
À quoi peut correspondre une querelle de clocher ? Cela ferait beaucoup de bruit, n’est-ce pas ? Mais cela ne dérangerait que dans un espace bien limité. C’est d’ailleurs ce qu’il faut retenir d’essentiel dans cette expression, comme on le verra.
Sens de la locution
Une querelle de clocher est une rivalité qui a pour origine le cadre restreint d’une petite localité et dont les conséquences ne dépassent guère les limites d’un village. Ce caractère limité de la portée d’une querelle fait qu’on la considère comme un différend sans importance.
Étymologie de l’expression
Le clocher a été pendant bien longtemps le symbole autour duquel on représente le village français. En effet, une église était le centre des principales animations dans une agglomération. Une querelle qui aurait pour terrain de développement un clocher ne concernerait que cette paroisse.
De plus, une telle rivalité ne pourra pas s’étendre au-delà du petit village qui s’anime autour de la petite église. C’est par analogie à cette sorte de petite guerre entre les membres d’une communauté que tous les conflits de moindre importance, les dissensions au sein d’un même groupe d’hommes ou encore les rivalités sans grand intérêt sont appelés des querelles de clocher.
Une illustration
Le bout de phrase suivant colle bien au sens étymologique de l’expression. Il est tiré du Journal d’Henri-Frédéric Amiel, publié en 1866. En écrivant ceci : « ceux qui ne mordent pas à notre politique locale et à nos querelles de clocher », le poète indique la portée limitée des conflits politiques dont il fait mention.
Il faut dire qu’aujourd’hui, avec les moyens de communication actuels, des querelles de clocher donnent lieu en quelques heures à des disputes internationales. Des exemples de ce type de développement sont légion, pas vrai ?