Loin de vous soumettre à un test, cette interrogation ne sert qu’à introduire cette locution dont je vous fais apprécier l’étymologie dans ce billet. Les Français sont allés la chercher bien loin. Voici pourquoi.
Sens de la locution « fumer le calumet de la paix »
Cette expression s’emploie pour indiquer que deux personnes ou deux camps en conflit ont décidé de se réconcilier, de faire la paix. Quel est donc le rapport entre un calumet, cette longue pipe à tuyau, et le retour de la paix entre deux entités belligérantes ? C’est ce que fait découvrir l’étymologie de la locution « fumer le calumet de la paix ».
Origine non occidentale de l’expression
Au temps des rivalités entre les tribus indiennes d’Amérique, la cérémonie consistant à fumer un calumet traduit un signe de bonne entente parmi ceux qui y participent. Les occasions où l’on pouvait fumer le calumet étaient bien nombreuses. Il peut s’agir d’un moment de communion et de partage au sein de la même communauté. Tous les membres d’un groupe témoignent par cet acte leur attachement à leur tribu.
Cela peut se faire également pour mettre un terme à une longue période d’hostilité entre deux clans. C’est alors un groupe qui prend l’initiative d’inviter à la paix la tribu adverse qui peut refuser ou accepter l’offre. Dans ce dernier cas, les chefs des deux clans s’asseyent pour « fumer le calumet de la paix ». Cet acte solennel équivaut à un armistice. Cette tradition a impressionné les Occidentaux lorsqu’ils l’ont découverte au XVIe siècle. Ils l’ont alors figée à travers cette expression.
Illustration de la locution verbale
En guise d’exemple, voici un emploi de l’expression par Gustave Flaubert, dans une lettre de la première série de sa Correspondance : « Reste jusqu’au mois de janvier, si tu veux, pour te rétablir, te panser, te rengraisser ; mais, pour Dieu, viens fumer le calumet de la paix ».
Au contraire de la correspondante du géant de Croisset, n’attendez pas trop longtemps pour fumer le calumet de la paix avec vos ennemis.
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Cette expression, couramment utilisée dans la presse, est l’une des plus populaires de la langue française. Il se peut donc que vous en maîtrisiez la signification. Mais en connaissez-vous l’histoire ? En voici un bref aperçu.
Qu’est-ce que « défrayer la chronique » ?
On dit qu’une personne défraie la chronique, lorsqu’elle fait partout l’objet des conversations. Elle est le sujet des discussions et souvent en des termes négatifs. En un mot, quand vous vous faites beaucoup parler de vous, vous défrayez la chronique. De même quand on parle abondamment d’un sujet, celui-ci défraie la chronique
Évolution de l’expression à travers le temps
Le terme de chronique jouit d’une diachronie bien singulière, comme diraient les linguistes. En effet, ce mot n’a pas toujours eu la signification qu’on lui connaît aujourd’hui. Dès la fin du Moyen-Âge, il sert à désigner une succession de faits racontés dans un ordre linéaire. C’est seulement au siècle du classicisme que le mot adopte les acceptions qu’on lui connaît de nos jours, dont celles de nouvelle et de conversation. Il faudra attendre le XXe siècle pour que le terme devienne un adjectif qualifiant un mal à effets récurrents.
En ce qui concerne le verbe « défrayer », il conserve dans l’expression son sens étymologique : celui d’« alimenter ». C’est pourquoi la locution verbale « défrayer la chronique » signifie à présent « alimenter les conversations ».
Une utilisation concrète de l’expression
Eugène-Melchior de Vogüe donne une illustration de l’expression dans un roman publié en 1899, Les Morts qui parlent. Comme on le verra, la locution y possédait déjà son sens d’aujourd’hui :
« Ces événements défrayèrent la chronique pendant la semaine d’attention posthume que Paris accorde à ses comédiens ordinaires ».
On croirait cette phrase tirée d’un journal contemporain, vous ne trouvez pas ?
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Dans un débat où le vrai tombe sous l’évidence, certains peuvent décider, par simple malice, d’aller contre cette idée partagée par tous. Ils joueraient ainsi le rôle de l’avocat du diable. On se propose de jeter la lumière sur cette expression.
Défendre l’indéfendable, c’est être l’avocat du diable
Cette expression désigne une personne qui prend la défense d’une idée dont la fausseté ou l’absurde sont évidents. Elle se dit aussi de quelqu’un qui défend une personne ayant commis un acte difficile à admettre. On comprend bien l’utilité du mot « diable » dans la locution.
Origine de l’expression
« L’avocat du diable » a d’abord servi à nommer un prélat à qui l’on a confié une mission bien spéciale dans la canonisation d’un saint. Il doit justement empêcher que le processus aboutisse. À cet effet, il fouille dans la vie du proposé à la sainteté pour en relever les faits qui peuvent être attribués à l’œuvre du diable. Par glissement de sens et ce, depuis le siècle des lumières, l’avocat du diable, c’est l’avocat ayant accepté de défendre une cause qui semble perdue d’avance.
D’une façon plus générale, lorsqu’on prend parti pour une thèse ou des faits désapprouvés par le grand nombre, on est également avocat du diable.
Un exemple d’emploi de l’expression
Honoré de Balzac dans ce passage du Lys dans la Vallée illustre parfaitement la locution : « Il agissait ainsi dans les moindres détails de l’administration domestique où il ne voyait jamais que le pire côté des choses, se faisant à tout propos l’avocat du diable, suivant une expression de son vieux cocher. »
Je reviens à présent à la question liminaire : jouez-vous des fois l’avocat du diable, vous ?
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L’expression « faire un pataquès » ou « en faire tout un pataquès » signifie, dans le langage actuel, « faire une grosse gaffe » ou « faire toute une histoire pour peu de choses ». Si le mot « pataquès » s’appuie sur une jolie anecdote, la construction de l’expression est inconnue.
À l’origine de « pataquès », une anecdote sympathique
Selon le grammairien Domergue, les origines du mot « pataquès » remontent à une anecdote vécue en 1784 dans un théâtre parisien. Un spectateur ayant retrouvé un éventail aurait demandé à ses deux voisines s’il ne leur appartenait pas : la première aurait dit « il n’est point-z-à moi » et la seconde « Il n’est pas-t-à moi ».
Le caractère légèrement moqueur du spectateur l’aurait conduit à répondre – en les imitant : « il n’est point-z-à vous, il n’est pas-t-à vous, ma foi, je ne sais PAS-T-A QU’EST-CE ! ». À noter que si Charles Baudelaire l’écrivait « pataqu’est-ce » dans ses « curiosités esthétiques », le mot a vite transformé sa graphie en « pataquès ».
D’où vient l’expression « Faire un pataquès » ?
« Pataquès » fait alors référence à une faute de liaison, mais par extension, à la fin du XIXe siècle, le mot a désigné une bévue typographique, une coquille. Puis, par une nouvelle extension, il en est venu à indiquer une grosse gaffe, un manque de tact qui est aujourd’hui, son acception la plus courante.
L’origine de l’expression « en faire tout un pataquès » pourrait être la réponse d’une personne venant tout juste de se faire réprimander pour une liaison hasardeuse. À ce jour, aucune autre explication n’est avancée.
Exemples d’autres pataquès célèbres
Le « pataquès », au sens propre, est une faute de liaison qui peut, par exemple, faire entendre une consonne inexistante. Parmi les pataquès les plus célèbres figurent « entre quatre-z-yeux » ou encore « j’y vais moi-z-aussi », sans oublier le très utilisé « donne-moi-z-en ! »
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