Avec cette expression, on veut bien marquer qu’un débat est clos. Il vous est sûrement arrivé de l’entendre dire ou de la dire vous-même à plusieurs reprises. Mais quelle est son origine ? Essayons de voir si nous pouvons mettre un terme aux discussions sur le sujet.
Signification de la locution
Elle s’emploie lorsqu’on veut montrer aux participants d’un débat que les discussions doivent prendre fin. On prononce souvent les deux mots avec une pointe sentencieuse. En général aussi, son emploi échoit à une personne imbue d’une certaine autorité ou d’un certain pouvoir sur les autres. Un patron par exemple dira « point barre ! » pour signifier à ses employés que les échanges sur un sujet donné sont terminés.
Origine de « point barre ! »
Parmi les nombreuses explications de l’origine de l’expression, deux retiennent l’attention. La première renvoie à la façon de terminer une phrase quand on saisit un texte en dactylographie. C’est le même procédé en informatique. On met un point et le fait suivre d’une espace forte avec la barre d’espacement. Voilà ce qui indique que l’énoncé est bien achevé.
La deuxième origine fait référence au point suivi d’un tiret symbolisant la fin d’un message en morse. Quelle soit l’étymologie, on note la présence d’une idée d’achèvement à chaque fois. Même les explications que nous avons délibérément tues dans cette présentation comportent cette notion de fin de quelque chose. Un exemple permettra de mieux illustrer l’expression.
Une utilisation concrète de l’expression
Savourons cet emploi de la locution « point barre ! » par Jean-Marie Piemme dans sa pièce de théâtre L’Illusion – Faim, soif : « Regarde-moi, je suis beau comme un dieu, pas de fausse modestie, je suis beau parce que je suis beau, point barre ! N’oublie jamais de reconnaître l’exception quand tu la vois ».
Cela a l’avantage d’être clair, n’est-ce pas ?
Cela ne doit pas être agréable à supporter par vos proches, si vous répondez à cette question par l’affirmative. Dominez vos états et faites en sorte de ne plus péter les plombs. Pourquoi l’expression fait-elle référence à ce métal et non pas à un autre ?
Sens de l’expression
Quand une personne s’énerve brutalement avec une telle force qu’elle perd le contrôle sur elle-même, on dit que cette personne a pété les plombs. Parfois même, on utilise l’expression pour indiquer que quelqu’un est devenu carrément fou. Quel est donc le lien entre plomb et dérèglement mental ?
Étymologie de la locution verbale « péter les plombs »
L’expression tire son origine du domaine de l’électricité. Vous connaissez bien le disjoncteur électrique, ce matériel qui saute pour signaler les surcharges de tension et protéger les installations de la maison. Eh bien, autrefois il y avait en lieu et place du disjoncteur un dispositif comprenant des morceaux de plomb. Ce sont ces plombs qui fondaient pour empêcher le courant d’atteindre les appareils. En un mot, ce sont eux qui pétaient.
Le rapprochement avec l’esprit humain a été vite fait. En pétant les plombs, une personne ne se maîtrise plus et agit au gré de ses émotions mal contrôlées. Le mécanisme avec le métal n’existe plus, mais l’expression, elle, est bien vivante.
Un exemple
« Faut-il péter les plombs pour aller mieux ? », voilà le titre à polémique d’un article du Cosmopolitan. À travers le texte, l’auteur a tenté de montrer que dans un couple il vaut parfois mieux se mettre en colère et se libérer plutôt que de ruminer ses rancœurs. Cela permet de se comprendre mutuellement, de savoir ce qui plaît ou non à son conjoint.
Êtes-vous pour une telle façon de voir les choses ?
Les premiers emplois de cette expression sont enregistrés au XIXe siècle. Mais l’origine de la locution beaucoup plus loin dans le temps. Éclairage.
Sens de l’expression
Passer à tabac une personne, c’est la frapper en la rouant de nombreux et violents coups. L’expression s’emploie généralement pour traduire la bastonnade à laquelle certains policiers soumettent les gens dont ils veulent obtenir des aveux.
Étymologie de la locution « passer à tabac »
Une première explication de l’origine de tabac le donne pour dériver de tabb-. Ce radical comporte la notion de frapper. C’est le même fonds lexical qui a donné le verbe « tabasser ». À l’origine, il n’était donc pas question du tabac, cette plante aux feuilles bien prisées par certains.
Mais une autre explication est tentée par Michel Auboin et ses collaborateurs dans leur Histoire et dictionnaire de la Police du Moyen-âge à nos jours. Pour eux, les policiers qui parvenaient à obtenir des aveux recevaient des récompenses sous forme de tabac. Même si cette dernière explication semble plus prosaïque que la première, il demeure que l’expression renferme toujours une idée de violence, de coups assenés. Ce qui doit être une prérogative des policiers dans une république respectable.
Un exemple
Dans son roman Le Sursis, Jean Paul Sartre nous offre ce dialogue qui illustre à la perfection notre expression. Le voici :
« Nous l’avons gardé à votre disposition et vous pourrez venir le chercher quand il vous plaira.
– L’avez-vous passé à tabac ? demanda la voix sèche. »
Cet extrait a l’avantage de situer l’expression dans un contexte qui la rapproche de son origine. Ce qui favorise l’élucidation de passer à tabac.
Les amoureux de la belle expression de Dicoz ne demandent pas mieux, pas vrai ?
Cette expression est entrée dans l’usage au XVe siècle. Mais que de chemins parcourus pour en finir là  ! Remontons le temps afin de percer le mystère de la locution verbale.
Signification de l’expression
L’actualité foisonne en faits pour lesquels l’emploi de cette expression convient parfaitement. Elle signifie tout simplement dévaster, piller entièrement. Les deux actions se suivent généralement : on détruit tout et on emporte tous les biens qui peuvent encore servir.
Étymologie de « mettre à sac »
Le nom commun sac ne possède pas la même étymologie que le sac dont il est question dans l’expression « mettre à sac ». Le premier vient du latin saccus alors que le second de l’italien sacco. En fait, dans une forme ancienne de l’allemand, on désigne par sakman un brigand ou un pillard. L’homme au sac, c’est donc ce voleur qui emporte les objets dérobés dans un sac.
Par la suite, l’italien s’est approprié le mot et le transforme en saccomanno. Mais la langue romane ne se contente d’emprunter le mot, il en tire l’expression mettere a sacco. C’est la traduction de cette dernière locution qui donne notre expression « mettre à sac » au siècle d la Renaissance.
Un exemple
Dans son Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, publiée en 1937, Léon Berman écrit cette phrase : « C’est ainsi que, le 21 adar 4996 (1236), un pêcheur chrétien étant mort des coups que lui avait portés un juif au cours d’une rixe, la foule envahit la juiverie vicomtale, avec l’intention de la mettre à sac. »
Cet exemple montre clairement l’idée de saccage, un autre mot qui possède un lien synonymique et étymologique avec l’expression étudiée.