De plus en plus utilisée pour caractériser des objets prêts à l’emploi, cette expression nous vient du Siècle des lumières. Quel sens avait-elle alors ? Que désigne-t-elle aujourd’hui ? Examinons le sujet.
Signification et emploi de l’expression
On emploie ce groupe nominal pour qualifier un objet entièrement terminé. Qu’il s’agisse d’une maison ou d’une moto, il ne reste qu’à les utiliser. L’élément totalement finalisé est prêt à l’emploi. Le substantif principal « clé » peut prendre la marque du pluriel ou rester au singulier. Dans le dernier cas, l’objet qualifié est fonctionnel au moyen d’une seule clé, comme une moto clé en main. Quand on met le nom au pluriel, c’est pour indiquer que l’objet évoqué peut posséder plusieurs clés. C’est le cas d’une maison clés en main.
Origine de la locution « clés en main »
L’expression, propre au secteur de l’immobilier, était populaire au XVIIIe siècle. À cette époque, les maisons étaient construites suivant deux modes opératoires. On pouvait recruter plusieurs professionnels que l’on suit jusqu’au terme des travaux. Cette procédure était très coûteuse. Le deuxième moyen, c’était de confier tous les travaux à un seul professionnel sur la base d’un prix forfaitaire.
Et là, l’homme de métier livre l’habitation les clés à la main. Avec cette deuxième solution, vous n’aurez qu’à constater l’achèvement de la maison et à vous en servir. Voilà comment l’expression « clé en main » est née. Même si on l’emploie beaucoup plus aujourd’hui dans un sens figuré, sa signification originelle est toujours d’usage.
Un exemple
Connaissez-vous Jacques Testart ? C’est le scientifique qui fut à l’origine du premier bébé in vitro en France au début des années 1980. Dans son essai L’œuf transparent, il utilise notre expression dans une forme imagée inattendue. Parlant de la fécondation in vitro, il avance la métaphore « enfant “ clés en main ” ».
Avouez que c’est plutôt décapant, non ?
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Si vous pensez aux personnes de race jaune pour expliquer les origines de l’expression, détrompez-vous. Il n’en est rien. La réalité de cet idiome est ailleurs, on vous dit tout dans ce billet.
Signification de la locution
On dit qu’une personne rit jaune, lorsqu’elle le fait de manière forcée. C’est un rire que l’on esquisse malgré son mécontentement. On cache ses vraies émotions et on affiche un rire factice pour tromper ses interlocuteurs. Pourquoi cette couleur est-elle utilisée pour qualifier ce rire d’un genre si particulier ?
Étymologie de l’expression « rire jaune »
Deux explications tentent de faire comprendre les origines de la locution. La première lie le dicton aux symptômes des maladies hépatites. Les personnes atteintes d’une telle affection étaient sujettes à des souffrances atroces. De plus, leur teint prend une coloration jaunâtre. Quand il leur arrive de rire, elles ne peuvent faire qu’en se forçant un tout petit peu. D’où la formule « rire jaune ».
Mais une autre école de linguistes estime que l’expression viendrait de cette tournure ancienne « rire jaune comme farine ». Le terme « farine » représente une forme elliptique de « gens de même farine », c’est-à-dire des gens peu recommandables, méchants. On présume alors que ces personnes ne peuvent rire que d’une manière contrainte. Cette dernière explication ébauchée par Antoine Oudin au XVIIe siècle et reprise par plusieurs lexicographes nous semble la plus proche de la vérité.
Un exemple
Georges Clémenceau regroupe ses articles de presse dans un ouvrage intitulé Vers la réparation en 1899. On trouve dans ce livre une bonne illustration de notre expression à la page 370 : « M. Alphonse Humbert, enfant terrible, nous raille d’un bon rire jaune. »
Et vous, vous arrive-t-il de rire jaune parfois ?
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Une messe est normalement dite à haute et intelligible voix, afin que le message de Dieu porte bien loin ! Or c’est tout le contraire que semble indiquer l’expression du jour. Dire des messes basses, qu’est-ce que cela peut vouloir bien signifier ? La réponse tout de suite.
Sens de cette locution
À supposer que dans un groupe deux personnes sentent le besoin de se parler sans que les autres ne perçoivent le contenu de leurs échanges. Les deux individus devront alors se parler à voix basse. Dans un tel contexte, ils disent des messes basses. C’est le fait donc de se chuchoter des confidences dans un milieu où il y a beaucoup de gens.
Origine de l’expression « dire des messes basses »
Si vous avez deviné que la locution possède quelque lien avec la pratique ecclésiale, vous avez trouvé juste ! En effet, elle se rapporte à une situation singulière qui intervient parfois lors d’une messe. Le prêtre s’adresse à l’assistance en élevant la voix, mais quand il a besoin de parler sans être entendu, il le fait d’une voix quasi inaudible pour les autres. Le prêtre dit en ce moment précis une messe basse.
L’analogie est vite trouvée quand des circonstances similaires se présentent dans le monde profane. Sans que ce soient des abbés, on peut alors affirmer que des gens disent des messes basses. À signaler que la variante « faire des messes basses » signifie la même chose.
Un exemple d’emploi
Pour illustrer la locution, donnons la parole à Marcel Proust. On lit dans À la recherche du temps perdu ceci : « Car Françoise n’eût pas manqué de lui présenter toute la journée une figure couverte de petites marques cunéiformes qui déployaient au dehors, mais d’une façon peu déchiffrable, le long mémoire de ses doléances et les raisons profondes de son mécontentement. Elles les développaient d’ailleurs, à la cantonade, mais sans que nous puissions bien distinguer les mots. Elle appelait cela – qu’elle croyait désespérant pour nous, “mortifiant”, “vexant” – nous dire toute la journée des “messes basses”. »
C’est un peu long certes, comme exemple, mais c’est clair. N’est-ce pas ?
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C’est l’une des expressions les plus populaires de la langue française. Elle figure dans le vocabulaire basique d’un locuteur moyen de notre langue. Son sens ne fait donc pas débat. Qu’en est-il cependant de son étymologie ? Examinons la question.
Signification de cette expression
Cette locution s’emploie pour signifier que l’on n’a pas peur. Lorsqu’on est décidé à entreprendre quelque chose de hardi, on peut aussi se servir de l’expression pour le dire. Parfois même, le dicton convient pour exprimer le fait qu’une personne est impudente.
Origine de la locution verbale « ne pas avoir froid aux yeux »
De nos jours, l’expression n’est connue que sous sa forme négative. Mais jusqu’au siècle de la Renaissance, la formule positive était encore en usage. On l’accompagnait souvent d’une partie du corps. Ainsi, « avoir froid aux dents » servait à indiquer que l’on a faim. Quant à l’ancienne tour « avoir froid au cul », elle signifiait « avoir peur » dans le langage argotique. Or, cette truculente langue utilise le nom « œil » comme synonyme de « cul ». Le glissement vers « avoir froid aux yeux » pour dire « avoir peur » ne se fit pas attendre. Progressivement, la forme affirmative cède la place à celle négative. Et l’on n’emploie désormais cette expression qu’avec les termes de négation « ne pas ».
Un exemple d’emploi
On retrouve une belle illustration de la locution dans le roman La Curée d’Émile Zola. Le maître du naturalisme écrivit en effet : « Vous ne savez donc pas que la petite Micheline a plu au baron Gouraud ?… Allez, c’est une gaillarde. Elle n’a pas froid aux yeux. » Elle sait ce qu’elle veut, la petite Micheline.
Avouez que, comme exemple, l’on ne peut pas trouver mieux !
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