C’est l’une des expressions les plus populaires de la langue française. Elle figure dans le vocabulaire basique d’un locuteur moyen de notre langue. Son sens ne fait donc pas débat. Qu’en est-il cependant de son étymologie ? Examinons la question.
Signification de cette expression
Cette locution s’emploie pour signifier que l’on n’a pas peur. Lorsqu’on est décidé à entreprendre quelque chose de hardi, on peut aussi se servir de l’expression pour le dire. Parfois même, le dicton convient pour exprimer le fait qu’une personne est impudente.
Origine de la locution verbale « ne pas avoir froid aux yeux »
De nos jours, l’expression n’est connue que sous sa forme négative. Mais jusqu’au siècle de la Renaissance, la formule positive était encore en usage. On l’accompagnait souvent d’une partie du corps. Ainsi, « avoir froid aux dents » servait à indiquer que l’on a faim. Quant à l’ancienne tour « avoir froid au cul », elle signifiait « avoir peur » dans le langage argotique. Or, cette truculente langue utilise le nom « œil » comme synonyme de « cul ». Le glissement vers « avoir froid aux yeux » pour dire « avoir peur » ne se fit pas attendre. Progressivement, la forme affirmative cède la place à celle négative. Et l’on n’emploie désormais cette expression qu’avec les termes de négation « ne pas ».
Un exemple d’emploi
On retrouve une belle illustration de la locution dans le roman La Curée d’Émile Zola. Le maître du naturalisme écrivit en effet : « Vous ne savez donc pas que la petite Micheline a plu au baron Gouraud ?… Allez, c’est une gaillarde. Elle n’a pas froid aux yeux. » Elle sait ce qu’elle veut, la petite Micheline.
Avouez que, comme exemple, l’on ne peut pas trouver mieux !
Vous arrive-t-il de vous noyer dans un verre ? Nous y reviendrons au terme de ce billet. À moins d’être un lilliputien chez les lilliputiens, aucun être humain n’est capable de se noyer dans un verre d’eau au sens propre. La signification de cette formule est donc à chercher ailleurs. Comment est-elle apparue en français ? Décryptons tout ça.
Sens de la locution verbale
On dit d’une personne qu’elle se noie dans un verre d’eau, lorsqu’elle n’est pas en mesure de faire face avec succès à la moindre difficulté. Quand survient n’importe quel changement, même minime, notre infortuné se laisse submerger, inapte qu’il est à surmonter un quelconque embarras.
Étymologie de l’expression « se noyer dans un verre d’eau »
À en croire l’Académie française au début du XVIIIe siècle, cette locution ne s’employait qu’à la forme négative et au conditionnel. On disait alors qu’une personne se noierait dans un verre d’eau pour montrer qu’elle était si malchanceuse qu’elle pourrait être emportée par une toute petite quantité d’eau.
De plus, le verbe « se noyer » signifiait au figuré « se laisser dépasser ». C’est par la suite et par un facile glissement de sens que la locution a pris son acception actuelle. On l’utilise désormais pour indiquer simplement qu’un individu est incapable de gérer la moindre situation compliquée.
Un exemple
Jacques Chardonne, à travers son roman l’Épithalame, publié en 1921, nous donne une excellente illustration de la locution. On lit effectivement à la page 160 de ce roman le morceau suivant :
« Il était surchargé de travail, quoiqu’il n’eût plaidé que cinq fois depuis le commencement de l’année. −Vous vous noyez dans un verre d’eau ! lui disait Vagnièze. »
Vous arrive-t-il de vous noyer dans un verre d’eau ? Vous connaissez la réponse maintenant, n’est-ce pas ?
Cette locution d’usage courant n’a pas toujours eu le sens qu’on lui connaît de nos jours. Dans quel contexte l’utilisait-on ? Quand le changement se fut-il opéré ? Explications.
Signification de l’expression
On dit d’un fait qu’il coule de source lorsqu’il s’impose comme la conséquence normale d’un autre fait. Autrement dit, c’est la suite normalement attendue pour une action. On l’emploie également comme synonyme de l’expression « aller de soi ».
Étymologie de la locution « couler de source »
Avant le siècle de Louis XIV, la formule convenait pour évoquer des situations où il est question réellement de cours d’eau. Elle servait donc à désigner une eau vive qui provient directement d’une source, contrairement à une eau prélevée par exemple d’une jarre où elle a été longtemps conservée. Ce fut sous la plume épistolaire de Madame Sévigné que l’expression fut utilisée pour la première fois dans son acception actuelle.
Depuis cette époque, la locution est devenue une image. On l’emploie pour exprimer le lien de cause à effet qui existe entre deux situations ou deux idées. Par ailleurs, le verbe « couler » peut se remplacer par « jaillir, venir ou parler », mais l’expression possède la même signification.
Un exemple
À tout seigneur, tout honneur. On cite ici le passage des Lettres qui semble contenir la première utilisation de l’expression « couler de source » dans son sens moderne. Madame de Sévigné s’adressant à sa fille dit ceci : « Vous écrivez divinement, je suis sûre que vous n’y pensez pas, et que tout ce que vous dites coule de source de votre cœur au bout de votre plume. »
Vous vous demandez si elle parlait effectivement à son enfant ? C’est bien le cas, le vouvoiement en ces périodes lointaines était de règle, même entre parents et descendants.
Si l’on vous a fait endosser la responsabilité d’une action dont vous n’êtes pas coupable, alors vous savez de quoi nous parlons. Cette expression cadre bien avec la situation. Mais pourquoi porter le chapeau ? Explications.
Signification de la locution verbale
L’idiome possède un sens bien connu. C’est le fait de se voir imputer la responsabilité d’une mauvaise action. En d’autres termes, le coupable d’un délit porte le chapeau en ce qui concerne ce forfait. Une autre acception de l’expression, c’est assumer la responsabilité de certains faits malgré soi.
Quelle est l’origine de l’expression « porter le chapeau » ?
La première utilisation de la formule remonte au XVIIe siècle, mais sous une variante qui est tombée en désuétude. Cependant, l’ancienne forme et la nôtre possèdent la même étymologie. La tournure fonde sa signification que jadis, c’était les hommes seuls qui avaient l’habitude de porter le chapeau. Même si cela n‘était pas interdit, il ne viendrait jamais à l’idée d’une femme d’en mettre un ! On la prendrait tout simplement pour une folle.
Or dans une famille, c’est l’homme qui est considéré comme responsable des personnes étant sous son autorité. C’est lui qui porte le chapeau dans un foyer. Ce fut par un glissement de sens que notre expression a vu le jour tout récemment. Au début du XXe siècle en tout cas.
Un exemple d’emploi de la locution
Pour illustrer l’expression « porter le chapeau », on appelle à notre rescousse l’écrivain Victor Marie Lepage. Sous le pseudonyme d’Ange Bastini, il publie en 1958 Le Pain des Jules. Dans ce polar, on peut lire le passage suivant : « Avec le chapeau que tu portes, Pascal, moi à ta place, j’irais me faire voir ailleurs, laissa tomber Marcel le Borgne. »
Vous en savez maintenant un peu plus sur cette locution.